Mémoire de l’Avenir est un lieu consacré à l’art et la création situé à Belleville, au cœur d’un quartier multi-culturel de Paris. Il est conçu comme un espace de rencontres entre artistes et penseurs de tous horizons culturels et disciplinaires, et un public ayant un intérêt majeur pour le rôle et l’impact des arts dans la société contemporaine. Dans notre espace nous organisons des événements d’art contemporain, ainsi que d’autres actions satellites dans divers lieux culturels de la ville.
Notre programmation artistique annuelle inclut des ateliers multidisciplinaires et des médiations culturelles interactives. Ces activités, fondées sur l’inclusion respectueuse de toutes les cultures et identités, proposent une approche intuitive à la créativité. Elles posent la notion de sensibilité comme fondement de l’apprentissage cognitif.
A travers notre programme de médiation culturelle spécifiquement conçu pour un public éloigné de la culture, les œuvres d’art ainsi que les musées sont utilisés comme des outils et des occasions de dialogue, de débat et de questionnement critique autour de différents enjeux contemporains. Ce travail de médiation vise non seulement à rendre les participants autonomes dans l’espace muséal mais également de faire émerger les connaissances et savoirs de chacun. Les approches individuelles sont ensuite valorisées au sein du collectif.
Le deuxième volet de l’exposition A Kind of Magic : A la recherche d’autres dimensions, présentée en janvier 2020, explorait à travers l’univers de 8 artistes, des territoires physiques ou mentaux qui témoignent du besoin des humains et comprendre l’environnement et le monde qui les entourent.
Songe, ô futur cadavre, éphémère merveille, avec quel excès je t’aimais est une exposition issue du projet Merveille de la vie réalisé par le duo artistique Liberté. Femmes magiques. formé par Riccarda Montenero, photographe et plasticienne, et Faé A. Djéraba, plasticienne. L’exposition interrogeait notre rapport aux diverses formes de violences. S’extrayant progressivement du contexte de la sphère intime et des terminologies liées aux passions, les œuvres questionnent les systèmes culturels et sociaux dans leur ensemble et livrent une enquête sur les effets de la violence, la douleur et sa catharsis.
Dans l’exposition GENS VIRTUEL CIRCUS : Histoires croisées, présentée durant l’été 2020, Faé A. Djéraba, plasticienne et photographe, questionnait les notions de liberté et d’identité personnelle face aux nouvelles relations produites par les réseaux sociaux. Ses 19 séries de polaroid déclinées en diptyques, en triptyques et polyptyques traversent notre condition humaine et virtuelle par des thèmes tels que la rencontre, l’amitié, l’image de soi, la séduction, les émotions ou encore l’enfance.
Le projet photographique Rue de l’Espérance de Riccarda Montenero présenté en septembre au public abordait de manière quasi picturale les passions de l’âme et du corps et touche également aux discriminations et à la violence. Artiste aimant s’entourer d’autres langages et univers Riccarda Montenero a invité la réalisatrice Teresa Scotto di Vettimo pour la projection d’un court métrage relatif à son projet photographique Un véritable chemin de croix tourné avec l’acteur Olindo Cavadini. Magali Nardi, compositrice et chanteuse de cabaret, a également proposé lors d’une soirée dédiée à l’œuvre en dialogue avec les thématiques de l’exposition.
L’exposition Beyond the Frame : Image in Action, organisée en partenariat avec L’AiR Arts, présentait le travail de 10 photographes internationaux. Les œuvres et projets présentés au sein de cette exposition proposaient des procédés narratifs ou expérimentaux qui témoignent des transformations environnementales, sociales ou encore des luttes contemporaines. Mais également qui mettent en lumière les liens qui rapprochent l’être humain et la nature. Un débat avec les artistes et deux textes réalisés par Aurore Nerrinck et Margalit Berriet sur l’Éthique et l’esthétique ont été présentés dans le cadre de la Journée de la philosophie de l’UNESCO le 19 novembre.
Dans Sous le Pli, l’artiste Suki Valentine explore les récits cachés, personnels comme collectifs, et interroge leur impact sur la construction de l’identité de soi et du groupe social. L’exposition se déploie autour de 2 corpus d’œuvres et de recherche de l’artiste, l’un consacré au silence de l’Histoire et l’autre centré sur le thème du silence de l’individu ou de la famille.
Suite au confinement imposé par le gouvernement français dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 entre les mois de mars et mai – et entre les mois de novembre 2020 et de janvier 2021, Mémoire de l’Avenir a dû fermer ses portes. Dans ce contexte sans précédent, les arts et les sciences humaines ont pris une nouvelle place en tant que créateurs de lien. Ils ont été revalorisés en tant que ressources essentielles dans le développement de la pensée critique, l’éveil du regard, qui aident à appréhender notre monde sous des angles différents. Pendant que les sociétés du monde entier adaptent les mesures de distanciation et de confinement social – en fermant leurs portes – les arts et les sciences humaines ouvrent de nouvelles fenêtres. Dans ce cadre, Mémoire de l’Avenir a lancé Open Windows qui présente sur sa plateforme numérique des travaux d’artistes réalisés en réponse à la crise et qui touchent d’autre sujets sociétaux. Les projets sont à découvrir sur le site de Mémoire de l’Avenir : http://memoire-a-venir.org/openwindows.html
Dans le cadre de l’initiative ResiliArt de l’UNESCO, le 19 juin dernier, Mémoire de l’Avenir a réalisé un débat avec des artistes et des chercheurs des sciences humaines sur le rôle fondamental de l’artiste et de la créativité, ainsi que la nécessité de collaboration interdisciplinaire pour mieux comprendre les enjeux auxquels nous faisons face. Les participants étaient : Luiz Oosterbeek, Président du CIPSH et Directeur de HAS Magazine, Margalit Berriet, Présidente et fondatrice de Mémoire de l’Avenir et Directrice de HAS Magazine, Marie-Cécile Berdaguer, Responsable des expositions et de la communication à Mémoire de l’Avenir, avec Marc-Williams Debono, chercheur en neurosciences et Directeur de la revue transdisciplinaire PLASTIR: ARTS, Alexandra Roudière, artiste et chercheuse, et Luca Giacomoni, metteur en scène et fondateur de Why (premier laboratoire entièrement dédié aux arts de la narration), avec la modération de Florence Valabregue, consultante médias.
L’atelier Imagine, animé par Myriam Tirler et Alexandra Roudière, intègre les activités prévues dans le cadre du parcours de formation d’aide auxiliaire de puériculture. L’objectif est d’accompagner les participantes dans la valorisation de l’image de soi via l’expérimentation corporelle et la possibilité de vivre en parallèle une expérience collective positive. L’atelier, qui mêle la performance à la photographie, propose la création d’un triptyque d’images permettant aux participantes de parler de leur histoire à travers un objet et de questionner les représentations de chacune sur son vécu. La fabrication d’amulettes et de porte-bonheurs réalisés à partir de matières naturelles permet de symboliser le geste de soin et l’approche bienveillante tout en interrogeant de manière indirecte les éléments de base du métier.
Dans l’atelier Échos dans le temps, l’artiste Alexandra Roudière a choisi de travailler autour du XIXe siècle français. À travers l’analyse de certains bouleversements esthétiques de l’époque, l’artiste essaye de faire des rapprochements avec les problématiques d’aujourd’hui. Le groupe était composé de femmes installées récemment en France, venant pour la plus part du Maghreb et d’Égypte. Ces participants, issues de familles politisées, ou ayant personnellement vécu la période des printemps arabes, manifestent l’envie d’intégrer la question du public et du politique dans les cours et d’apprendre la langue au travers des questions qui les animent. Dans le cadre de l’atelier, nous avons abordé la culture française contestataire, partant par la déclaration des droits de l’Homme pour questionner la notion de dignité et invoquer des nouvelles utopies sociales.
Le livre enchanté est une activité extra-scolaire animée par Léa Donadini et Gabrielle Birnholz pour des élèves d’école primaire. L’atelier leur a permis de créer, tant individuellement que collectivement, un livre autour du thème de l’hybridation. Les enfants ont pu découvrir la multiplicité des formats livresques et par-là les diverses manières de raconter une histoire. Les livres créés ont été assemblés les uns à côté des autres afin de constituer une grande histoire commune et créer ensemble un livre enchanté.
L’atelier BD en classe a été mené à la maison d’arrêt de Villepinte avec deux groupes. Avec des fortes disparités au niveau de la maîtrise de la langue française et avec nombreux participants polyglottes ou allophones, les artistes Isabelle Gozard et Nicolai Pinheiro ont employé plusieurs exercices autour de la langue pour inciter des dialogues. Lors de la dernière séance, les participants ont commencé à construire un scénario et à découper les premières séquences narratives pour la bande-dessinée.
Les participants ont fait coïncider le rêve au souvenir d’enfance dans l’atelier Rêve Végétal. Les échanges ont fait émerger des odeurs, des images et des habitudes très lointaines dans le temps, et souvent rattachées à d’autres pays. Animé par la plasticienne Lydia Palais, les participants ont créé une installation avec des toiles de grand format où la nature et sa symbolique entrent en immersion avec la végétation du quartier. Les œuvres ont été conçues et produites en contact direct avec la nature et installées dans le jardin partagé d’Archipelia.
La visite de l’exposition Bio-inspirée à la Cité des Sciences et de l’Industrie abordait les thématiques de l’écocitoyenneté et des relations qui existent entre l’être humain et l’environnement, afin de mieux comprendre les problèmes et les enjeux actuels. Le biomimétisme a également été étudié pour s’inspirer des solutions déjà présentes dans la nature. Dans cette visite participative, le dialogue prenait racine dans les expériences, connaissance et idées des jeunes, afin d’imaginer collectivement des solutions pour un mieux-vivre ensemble, respectant l’environnement.
Lors de la visite du Jardin suspendu dans le XXe arrondissement, les jeunes ont été initiés au jardinage naturel et à la permaculture. L’enjeu principal de cette rencontre résidait dans le fait de mieux comprendre l’intelligence de la nature, d’en respecter le fonctionnement afin d’établir une relation respectueuse et profitable à tous. Il s’agit de créer un écosystème respectueux de tout le vivant, alliant le bien-être des êtres humains et non humains, la préservation de la nature, et le partage équitable des ressources entre tous. Cette expérience pédagogique est une invitation à renouer avec la nature, même dans l’espace urbain.
L’exposition Courants Verts a pour ambition de présenter des œuvres d’artistes s’interrogeant sur les relations de l’être humain et de la nature, et plus particulièrement de nous interpeller et de nous interroger au sujet de l’anthropocène. Le propos est aussi de nous permettre de créer de nouveaux récits, en nous appuyant notamment sur des actions concrètes. C’est le cas, en particulier, de Thierry Boutonnier, artiste (et ancien ouvrier agricole) que nous avons eu la chance de rencontrer ce jour-là et qui invita les jeunes à collaborer à son œuvre, Recherche forêt, composée de jeunes pousses prélevées dans des lieux désaffectés de l’espace urbain qui seront plus tard retransplantées dans les forêts urbaines parisiennes. Il s’agit donc de montrer comment l’art et les artistes peuvent participer et accompagner les mutations importantes que notre époque traverse.
Mémoire de l’Avenir dispense des formations basées sur une méthodologie participative et active s’articulant sur différents supports et outils ainsi que des ateliers de mise en pratique, desquels émergent les notions théoriques. Ces formations, interdisciplinaires, apportent des éclairages sur des thématiques liées au vivre-ensemble et à des questions de société, telles que la citoyenneté, les différences, stéréotypes et discriminations, les identités et mémoires, ou encore les relations entre les êtres humains et l’environnement.
La formation « Interculturalité en dialogues » propose un éclairage et un approfondissement des questionnements et des pratiques de médiation artistique et culturelle en contexte d’interculturalité, à travers la pratique artistique et le patrimoine culturel comme outils de perception, d’expression et de réflexion, en s’appuyant sur un éclairage transdisciplinaire, mêlant apports artistiques, anthropologiques et philosophiques. Il s’agit d’un approfondissement du concept de médiation, qui permet, de manière transversale, de réfléchir aux notions de relation, de sens, de lien, avec soi et avec l’altérité, de l’individu au collectif. Qu’est ce qui nous différentie ? Qu’est ce qui nous lie ? Qu’est ce qui est commun ?
Mémoire de l’Avenir
http://www.memoire-a-venir.org/
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