L’art puise son origine dans la vie et le travail des humains. Son histoire est étroitement liée à celle de la société humaine, pour laquelle il a contribué à établir une communauté unifiée. Pour le genre humain, l’activité artistique est une sorte de confident, un vecteur lui définissant sa raison d’être, ses valeurs et ses objectifs.
Il y a environ 2500 ans, deux hommes sages, Confucius et Socrate, sont apparus, l’un en Orient et l’autre en Occident, et ils ont compris le pouvoir offert par l’art et les conséquences profondes que ce pouvoir introduit dans la société. Lorsqu’ils délivraient chacun leur enseignement portant sur les différents domaines propres à l’art et à la technique, ils n’étaient certes pas toujours dénués de sens critique, mais ils apparaissent néanmoins aujourd’hui comme les précurseurs d’un travail d’interprétation de l’art et de son influence sur l’humanité.
L’art permet à l’humanité de se sublimer et d’offrir une dimension vertueuse par le biais de l’éducation artistique. Ainsi, quand l’Homme s’imprègne de la culture du Beau et acquiert harmonieusement des connaissances spirituelles, il construit un espace commun où chacun peut vivre en paix dans un environnement emprunt de cohésion sociale.
Les œuvres d’art les plus emblématiques, comme par exemple les tableaux, circulent dans toute la société, recueillant le regard admiratif d’un public qui en retour y trouve une source de plaisir spirituel, de compassion et d’identification à travers son adhésion aux thèmes représentés. Il s’agit d’un rôle majeur de l’art vis-à-vis de la société humaine. Un peintre talentueux, s’il conçoit sa mission avec sérieux, porte son intérêt sur la réalité sociale et la manière dont elle se compose de diverses strates et de multiples points de vue. Il les étudie et les analyse en profondeur pour ensuite créer ses tableaux en associant sous son pinceau la représentation des personnages avec les phénomènes sociaux observés, tout en y intégrant les idées, les émotions et les inspirations artistiques qui lui sont propres. C’est ainsi que les œuvres deviennent les vecteurs de la réflexion artistique du peintre. Elles sont en retour reçues par un public qui, à travers leur contemplation, peut accéder aux thématiques développées par l’artiste, partageant alors avec lui sentiments et idées.
Les œuvres d’art forment donc un pont entre les artistes (émetteur) et le public (récepteur) sur un plan à la fois intellectuel et spirituel. Elles permettent au public de mieux appréhender la réalité sociale, de saisir l’essence des idées incarnées dans les images produites par l’artiste. Cette communication produit un effet positif sur le public, semblable à celui offert par une éducation morale ou par l’enseignement d’idées vertueuses. Les œuvres d’art agissent aussi comme les témoins historiques de leur époque. Elles constituent des représentations indirectes de la réalité de la société dans laquelle vivent les artistes. Elles offrent à cette société une forme visible permettant à sa conception esthétique de s’incarner et d’ imaginer la plus pertinente expression poétique du monde réel. De surcroît, elles cultivent le goût du public en enrichissant sa vie spirituelle et intellectuelle.
Ainsi, lorsqu’une œuvre artistique s’emploie à représenter la vie réelle, elle devient porteuse de son époque en y soulignant les traits caractéristiques à la fois historiques, géographiques et nationaux. Sa valeur esthétique détermine le développement de dimensions morales, instructives et éducatives.
Si la notion de beau est communément associée aux œuvres d’art, elle s’accompagne aussi de celles du bien et du vrai, ces dernières offrant sans aucun doute à la société les éléments nécessaires pour construire les conditions et un environnement permettant aux hommes de vivre ensemble dans la paix et l’harmonie. Une fois que l’artiste a porté la dernière touche à son tableau, celui-ci devient visible par tous, faisant dès lors l’objet d’une contemplation et d’une interprétation. Les significations plurielles et objectives se révèlent au fur et à mesure que le public s’approprie l’œuvre par le biais du plaisir esthétique. C’est par ce processus de réception esthétique que le monde change progressivement afin qu’une société meilleure émerge finalement de manière invisible mais sensible.
L’effet produit par l’art se mesure en termes de progrès social et de l’émergence d’un environnement dont l’harmonie et la cohésion bénéficient à un public qui prend goût à s’orienter vers le beau, le bien et le vrai, ce qui se traduit au final par un système de valeurs morales, d’autant plus que l’œuvre engendre à son tour un public susceptible de comprendre et d’apprécier la création artistique. La production d’un artiste ne consiste donc pas seulement à ce que le sujet crée son objet mais plus encore crée un nouveau sujet capable d’apprécier l’objet créé à son adresse. C’est sur ce point que s’établit un lien dialectique entre le créateur artistique (émetteur) et le public qui l’apprécie (récepteur), pourtant initialement situés en deux points opposés.
Les œuvres d’art considérées comme des représentations pertinentes de la réalité sociale de leur époque sont sans exception des œuvres qui frappent le public par une force morale véhiculant une certaine idée du progrès, par une puissance esthétique touchant en profondeur l’âme humaine à l’aide d’une expression dite de « l’économie textuelle, » par une force poétique conduisant chacun à se dépasser et à se sublimer, et enfin par une haute maîtrise de l’expressivité artistique des moyens et des techniques employés. Elles se voient attribuer une place permanente dans le sanctuaire des œuvres d’art éternelles et exercent sur le public l’influence d’une source intarissable de l’éducation au Beau. Car, comme l’a dit à juste titre Engels, « Les belles œuvres d’art procurent à l’Homme du Plaisir, du courage et de la consolation et lui inspirent le sens moral, la connaissance de ses propres forces, de ses droits et de sa liberté, le rappellent à l’amour pour l’humanité et au courage ». L’effet positif que produisent les œuvres d’art consiste donc à encourager les peuples, par le biais d’une influence exercée en douceur, à se comprendre, à vivre ensemble en harmonie et à agir en faveur de la construction d’une maison commune et universelle, animée par l’esprit de la liberté, de l’égalité et de la solidarité.
En conclusion, l’art agit sur l’esprit en se diffusant à l’aide de vecteurs inventés par la société humaine pour mieux communiquer idées et concepts. Il parvient ainsi à cultiver et à développer chez les humains le goût esthétique, leur permettant de construire un système de valeurs éthiques et morales.
Président de la Global Chinese Arts & Culture Society, chercheur à l’Académie Nationale des Arts de Chine, professeur invité à l’École des Arts de l’Université de Pékin, président d’honneur de Mémoire de l’Avenir. Le professeur Lin Xiang Xiong, artiste, entrepreneur et philanthrope, est un citoyen de Singapour. Né en 1945 dans la province chinoise de Guangdong, il s’est installé à Nanyang en 1956. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Académie des Arts de Singapour entre 1965 et 1968 et à Paris entre 1971 et 1973. Il a organisé sept expositions personnelles à Singapour et en Thaïlande (1968-1988). En 1990, 1994 et 2013, il a été invité et soutenu par le ministère de la culture de la République populaire de Chine pour organiser des expositions individuelles à Pékin, Shanghai, Xi’an, Zhengzhou, entre autres villes. En 2015, il a été invité à participer à la « Capitale européenne de la culture Mons 2015 » pour exposer ses peintures au Bois du Cazier. En 2016, en tant qu’exposant principal, il a été le commissaire de l’« Art pour la paix » – Dialogue culturel entre l’Est et l’Ouest sur la plate-forme de l’UNESCO, en France.
Président de la Global Chinese Arts & Culture Society, chercheur à l’Académie Nationale des Arts de Chine, professeur invité à l’École des Arts de l’Université de Pékin, président d’honneur de Mémoire de l’Avenir. Le professeur Lin Xiang Xiong, artiste, entrepreneur et philanthrope, est un citoyen de Singapour. Né en 1945 dans la province chinoise de Guangdong, il s’est installé à Nanyang en 1956. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Académie des Arts de Singapour entre 1965 et 1968 et à Paris entre 1971 et 1973. Il a organisé sept expositions personnelles à Singapour et en Thaïlande (1968-1988). En 1990, 1994 et 2013, il a été invité et soutenu par le ministère de la culture de la République populaire de Chine pour organiser des expositions individuelles à Pékin, Shanghai, Xi’an, Zhengzhou, entre autres villes. En 2015, il a été invité à participer à la « Capitale européenne de la culture Mons 2015 » pour exposer ses peintures au Bois du Cazier. En 2016, en tant qu’exposant principal, il a été le commissaire de l’« Art pour la paix » – Dialogue culturel entre l’Est et l’Ouest sur la plate-forme de l’UNESCO, en France.