“Je suis inquiet.e.”, “Je suis préoccupé.e.”, “Je suis pleinement conscient.e.”, “Je suis vigilant.e.”, ou “Ça m’est égal”… Autant d’expressions qui montrent que le care peut s’appliquer à de nombreux aspects, allant de la conscience, du contact avec le monde, de la réactivité, jusqu’à l’attention à ou au rejet de notre entourage.
L’éthique du care reste un aspect fondamental de toutes relations entre les êtres humains et entre humains et autres êtres1. Le care, sous toutes ces formes, témoigne de la relation entre un être vivant et les altérités qui l’entourent de manière directe ou indirecte.
Le care consiste aussi un réseau de relations sociales, un univers d’éléments pratiques et théoriques dans lequel on se positionne au centre, tout en répondant à ses propres besoins et à ceux des autres. Tous les êtres vivants sont interdépendants, tout comme les organismes et les êtres vivants sont interdépendants avec les autres éléments de la nature.
Ainsi, le care est le plus souvent défini comme une pratique ou une vertu plutôt que comme une théorie en tant que telle, puisque “le care implique de préserver son univers tout comme celui des autres et de répondre aux besoins qui en découlent”2.
L’artiste endosse un engagement envers la société, ne consistant pas seulement à créer des objets esthétiques, mais aussi à assumer un rôle de communicateur : influencer, provoquer, proposer et critiquer. Les artistes offrent à leur public la possibilité de se découvrir, de découvrir l’autre et la planète.
Les artistes anti-guerre et anti-bourgeois du mouvement Dada ont cherché des moyens de répondre à l’absurdité des horreurs de la Première Guerre mondiale. Ce faisant, ils ont remis en question tous les aspects de la société, y compris le rôle de l’art dans la vie quotidienne. L’art de Duchamp conteste le concept de beauté et de valeur artistique de la société occidentale. Charlotte Posenenske, artiste minimaliste constructiviste, s’est appliquée à interroger la valeur de l’art et son accessibilité sociale. Pour elle, l’art doit être à la fois ludique, éducatif et utile, il doit améliorer l’environnement des gens et contribuer à l’amélioration des espaces de sociabilité et de travail. Les représentants du mouvement Fluxus ont promu un art non précieux et non élitiste, produisant un art situationniste tout en participant à la révolution de 1968 : ils ont exposé les divisions existantes entre les artistes et le public, la production artistique n’étant pas accessible à tous. Ils ont abordé les questions politiques et sociales par l’action artistique.
L’artiste souligne les crises des sociétés modernes, dont l’une est la perte d’empathie. L’empathie et la compassion sont essentielles pour maintenir la capacité des êtres humains à vivre ensemble. Les défenseurs des arts et des sciences humaines ont proposé de nouvelles visions au sein de leurs disciplines, avec des solutions partielles aux problèmes d’éducation, de santé et d’environnement, offrant des pistes, des leçons et des ouvertures à l’empathie.
La formation aux arts et aux sciences humaines peut constituer un outil de médiation dans tous les domaines de la vie : elle favorise les vertus d’écoute, les compétences interculturelles, l’empathie et l’engagement en faveur de l’humanisme. La littérature, par exemple, incite les lecteurs à voir le monde du point de vue d’une autre personne et à développer de l’empathie pour l’autre. La musique peut développer les compétences émotionnelles d’écoute et d’attention. Le théâtre offre des interactions actives et sensibles avec les autres. Les arts incitent à la reconnaissance de la diversité des expériences humaines et de leur pluralisme, en tout lieu et en tout temps.
Au début du XXe siècle, l’historien de l’art autrichien Alois Riegl a reconnu que l’art est incomplet sans l’implication perceptive et émotionnelle de l’autre. Selon Upali Nanda, professeur d’architecture à l’université du Michigan, “l’appréciation de l’art et la réponse à l’art sont fortement basées sur la perception humaine”3. Cette affirmation confirme que les expressions artistiques dépendent des réactions qu’elles provoquent. En d’autres termes, l’art est une forme de l’entraide et des compréhensions qui existe entre tous les organismes vivants.
Les artistes, se penchant sur des problématiques sociétales, permettent de créer des ponts qui comblent le fossé entre les actes locaux et globaux, pour une compréhension globale des enjeux auxquels nous faisons face. Le rôle du dialogue interculturel, qui utilise des méthodes créatives pour traiter les questions de sciences humaines et d’environnement, exige que les gens apprennent et comprennent leurs vies et influences locales dans un contexte mondial, vise à mieux appréhender l’altérité.
Les recherches sur l’éthique du care, historiquement attribuée à la théorie féministe et enracinée dans celle-ci, ont été amorcé par Carol Gilligan4, une philosophe, psychologue et féministe américaine. En élaborant une théorie du développement moral qui contestait les biais de genres existant à son époque dans des études similaires, Gilligan a proposé une alternative centrée sur les connections interpersonnelles. C’est en incluant des femmes dans son panel d’études qu’elle démontre l’existence de l’éthique personnelle autour de l’attention à l’autre, plutôt qu’une éthique de justice collective. La chercheuse démontre donc que les règles normatives et la justice morale, conditionnées par la culture organisée, sont souvent déterminées par des situations personnelles et la compassion5. Sa conclusion se concentre sur nos connexions les unes avec les autres, par le biais de compétences basées sur l’émotion, telles que la gentillesse, la pitié, l’attention, l’amitié, la réconciliation et la sensibilité.
Peter Singer6, philosophe australien appartenant à utilitarisme, est un ardent critique de la religion à utilitarisme, est un ardent critique de la religion et s’exprime avec véhémence en faveur de la largeur d’esprit. Il estime que nous devrions supprimer les catégories binaires de genres et encourager la notion d’indétermination. Son livre Animal Liberation (1975), est un texte fondateur du mouvement de défense des animaux. Il y plaide en faveur du véganisme et, dans son essai intitulé Famine, affluence et moralité, il préconise de faire des dons pour aider les pauvres dans le monde. Ses travaux récents portent sur l’altruisme efficace, dans lequel il pose la question suivante : Comment pouvons-nous utiliser ce que nous avons pour aider les autres le plus possible ? Dans son ouvrage Practical Ethics (1979), Singer s’intéresse à l’idée que les intérêts personnels ne peuvent pas compter plus que les intérêts des autres7. Dans un livre ultérieur, The Life You Can Save (2009), il soutient que nous sommes complices de la faim et de la mort de millions de personnes dans le monde.
Nel Noddings, féministe et éducatrice américaine, est surtout connue pour ses travaux sur la philosophie de l’éducation et l’éthique du care. Elle se concentre sur les relations intimes. Elle établit une distinction entre la sollicitude naturelle, intuitive et innée, le “désir de se soucier”, la “sollicitude éthique” et le “besoin de se soucier”. Dans ses ouvrages les plus récents, Educating for Intelligent Belief or Unbelief (1993) et Philosophy of Education (1995), elle étudie le domaine de la psychologie sociale8. Comme Carol Gilligan, elle accepte que les approches judiciaires étatiques soient influencées par des concepts patriarcaux, et défend la notion selon laquelle le care est “enraciné dans la réceptivité, la parenté et la réactivité”9. Pour elle, le care est une approche “féminine” de l’éthique et de l’éducation morale. Ce concept requiert, selon Noddings, une attention à la position de l’autre, et elle doit avoir une cause et un effet, au-delà de “l’obligation” culturelle.
La philosophe française Cynthia Fleury affirme que sans le care, la société s’effondre10. Dans son livre Le Care est un humanisme, elle explique pourquoi le care est devenu central dans nos sociétés. Selon elle, une société du care est une société dans laquelle nous comprenons que nos interdépendances sont des forces qui nous permettent de transformer le monde de la manière la plus créative et la plus solidaire possible.
Dans une société qui cultive l’individualisme à l’extrême, nous devons nous rappeler que chaque personne est dépendante des autres. Les enfants dépendent de leurs parents, et nous sommes tous dépendants de nos systèmes d’éducation et de santé. Les communautés vieillissantes dépendent de leur progéniture ainsi que du système de prise en charge. Ceux qui sont exclus, pour quelques raisons que ce soit, qu’il s’agisse de différences mentales, sociales ou physiques, s’appuient sur les capacités, les jugements et les propositions issue de l’éthique du care.
Le critique d’art anglais du XIXe siècle John Ruskin a commenté le rôle de l’artiste dans la société à travers les œuvres de J.M.W. Turner. Pour Ruskin, un artiste doit s’impliquer dans le bien-être d’une société. Dans son ouvrage intitulé Modern Painters, il affirme que “l’art qui est le plus grand transmet à l’esprit du spectateur, par quelque moyen que ce soit, le plus grand nombre des plus grands idéaux ; et j’appelle une idée grande dans la mesure où elle est reçue par une faculté supérieure de l’esprit….”11.
Les arts nous invitent à ressentir les choses différemment, à sortir des zones personnelles confortables pour entrer dans un monde différent et plus vaste. L’art nous permet de désobéir à la logique, d’ouvrir des chemins et vers l’altérité. Les artistes “puisent dans leurs sources d’inspiration pour révéler le secret connu de tous les artistes à tout moment, à savoir qu’il existe une différence entre les lois inéluctables de la nature et les ordres sociaux injustes… créés par des êtres humains”.12
Tchekhov affirmait que “le rôle de l’artiste est de poser des questions, pas d’y répondre”. William S. Burroughs a dit que “Les artistes… sont les véritables architectes du changement, et non les législateurs politiques qui mettent en œuvre le changement après coup.” C’est peut-être la raison pour laquelle, comme le disait Flaubert, “On ne fait pas de l’art avec de bonnes intentions.” C’est Henry Miller qui l’a le mieux exprimé : “Qui d’autre que l’artiste a le pouvoir d’ouvrir l’homme, de libérer l’imagination ? Les autres – prêtres, enseignants, saints, hommes d’État, guerriers – nous retiennent sur le chemin de l’histoire. Ils nous gardent enchaînés au rocher, afin que les vautours puissent manger nos cœurs. C’est l’artiste qui a le courage d’aller à l’encontre de la foule ; il est le ” héros méconnu de notre temps ” – et de tous les temps. “13
À travers la vision des artistes et philosophes, nous devons comprendre que si la responsabilité collective est la seule voie possible /viable de faire civilisation, elle n’est en aucun cas une négation des libertés individuelles, mais il s’agit de trouver le juste équilibre entre bien commun / responsabilité collective et libertés individuelles. L’art ouvre les portes à la reconnaissance de l’autre comme miroir de soi, une étape nécessaire à la création d’une culture de l’empathie.
Mémoire collective, migration, identité, partage et diversité culturelle sont au cœur de Embroidered Memories, projet interdisciplinaire initié en 2011 par l’artiste Tal Waldman. Présentées comme une famille d’objets exprimant différents états inhérents à la vie d’immigrant, cinq œuvres sont ainsi nées dans le cadre d’une démarche collective et responsable inédite qui a réuni une dizaine de personnes – dont sept artisans, un photographe et une journaliste. Embroidered Memories est avant tout un projet humain, culturel et social. Il parle de l’amélioration, de la mémoire collective, de la manière dont on se positionne par rapport à ce qui nous précède, mais aussi de tolérance, de patience et d’acceptation de la différence. Au cœur de cette aventure créative inédite – articulée autour d’un modèle expérimental de production collaborative, se situe la figure du migrant, ou plutôt les situations et états qui lui sont associés, dont est mise en exergue non pas la potentielle faiblesse, mais toute la richesse. Les thèmes du voyage, des souvenirs, des difficultés économiques, du maintien de l’intégrité dans un contexte d’adaptation, des dissemblances entre patrie et terre adoptive sont ainsi tour à tour abordés.
Le projet prend source en 2011, lorsque la plasticienne, séjournant alors à Jérusalem, découvre au détour d’une ruelle de la vieille ville un ensemble de robes palestiniennes brodées – pour certaines confectionnées il y a plusieurs dizaines d’années – qui ravivent en elle des souvenirs d’enfance. S’ensuivent des recherches assidues sur les broderies palestiniennes, puis israéliennes, éthiopiennes ou encore marocaines. Aimant l’idée de confrontation que cela implique,
les notions de temps et de mémoire, elle travaille beaucoup à partir de matériel existant. La matière est maîtresse, elle est porteuse « d’une certaine volonté, d’un certain postulat ; en l’occurrence, on parle ici de la migration, donc la matière brodée traduit les lieux de naissance ». Pour évoquer les territoires d’adaptation et d’adoption, l’artiste choisit de s’appuyer sur des éléments de mobilier français – dossier de chaise et canne Napoléon III, miroir, plateau, etc. –
récupérés ici et là. Un travail mené à partir de créations venues d’ailleurs, réalisées par d’autres artisans, qui nécessite de faire preuve « de beaucoup de délicatesse, de respect », pour ne pas effacer ce qui était là avant. « Cette matière déjà travaillée, l’énergie qu’elle avait pu absorber, ont influencé le cheminement suivi par chacun de nous, comme la méthodologie globale. Celle-ci est d’emblée placée sous le signe d’une recherche d’harmonie, « véritable métaphore à mon appel à la tolérance ». Tal Waldman invente alors un processus évolutif qu’elle appelle hasard dirigé. En mettant les égos de côté et en laissant les matières guider. Elle n’a cessé de définir un moyen de passer d’une pièce à l’autre, de faire ressentir une notion de famille. Tal trouvait important de mettre en valeur le processus de travail comme la multiplicité d’origine des matières, C’est pour cela qu’elle cherche une journaliste à rencontrer le modèle unique de travail et un photographe qui interprète la gestuelle du travail. Cela permet d’insister sur l’idée que c’est bien l’humain qui est au centre de ce projet.
Collaborateurs: Jennyfer Moret, Roman Maldague, Hubert Kerléo, Philippe Moreau, Pascal Frisa, Alain Nimsgern, Christine Bruckner, Thomas Bremond, and Anne-Sophie Pellerin.
Références
1Internet Encyclopaedia of Philosophy: https://iep.utm.edu/care-eth/
2[https://iep.utm.edu/care-eth/]
3[https:// https://www.care.org/careers/www.artsy.net/article/artsy-editorial-hospital-art-helps-people-heal-artworks-care]
4[https://healthresearchfunding.org/carol-gilligan-moral-development-theory-explained/]
5[https://www.thoughtco.com/ethics-of-care-4691476]
6[https://www.nytimes.com/2016/12/19/books/ethics-in-the-real-world-peter-singer.html]
7[Peter Singer, Animal Liberation, HarperCollins, 1975, pp. 211, 256]
8[“Nel Noddings, the ethics of care and education” : https://infed.org/mobi/nel-noddings-the-ethics-of-care-and-education/]
9[Nel Noddings, Caring : A Feminist Approach to Ethics and Moral Education. University of California Press, 1984, pp. 11-12]
10[Cynthia Fleury, “Sans le Care, la société s’effondre” : https://www.brut.media/fr/news/penser-demain-la-societe-du-care-selon-cynthia-fleury-6eed4bab-168b-4773-a912-2304ce19d302 ]
11[https://blogs.baylor.edu/britlit/2014/11/17/ruskin-what-is-the-artists-role-in-society/]
12[https://www.onassisusa.org/events/symposium-2016?m=3&h=19]
13[ Henry Miller, Stand Still Like the Hummingbird, New Directions, 1962]
Margalit Berriet est peintre et titulaire d’une maîtrise en beaux-arts de l’université de New York. Elle a participé à des expositions individuelles et collectives internationales. Depuis 1984, elle a publié plusieurs essais et un livre, a initié des événements artistiques multidisciplinaires et des conférences aux États-Unis, en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, pour promouvoir les arts, comme outils de dialogue et de connaissance favorisant le dialogue des cultures. En 2003, elle a fondé Mémoire de l’Avenir. Elle a collaboré avec des institutions publiques et privées, notamment l’UNESCO, le CIPSH, le Musée du Quai Branly, le Centre George Pompidou, le Musée du Louvre, Dapper, le Musée d’Arts et d’Histoire de Judaïsme, l’Institut du Monde Arabe et le Musée de l’Homme.
Tal Waldman est un artiste interdisciplinaire qui explore les paysages intérieurs par l’introspection. Donnant de l’importance à un processus et valorisant l’expérimentation et la recherche, Tal travaille souvent par séries qui incluent des œuvres et des écrits, partageant son temps entre la création, la recherche et l’édition. Ses œuvres s’inspirent des différentes cultures rencontrées lors de ses résidences et de ses études d’art et d’architecture en Israël, en Inde, en Allemagne, en Grèce et à Paris où elle vit.
De nature polymorphe, Tal utilise différents médiums, sculpture, photographie & installation mais son fil conducteur reste le dessin. Sa création artistique se concentre sur l’expérimentation des qualités expressives naturelles de différents médiums, en respectant leur contribution en tant que générateurs d’émotions. Cette focalisation sur l’expérimentation de la matière ouvre son parcours vers des collaborations et l’intégration de savoir-faire traditionnels dans son processus. À venir en octobre, une rétrospective du travail de Tal lié au verre et au savoir-faire au musée la Cité du Vitrail à Troyess.
Depuis quelques années, Tal explore les changements de perception et de conscience à travers des expérimentations gestuelles et inconscientes. Aujourd’hui, elle termine l’écriture d’un livre sur deux années de recherche collaborative – “Visualiser l’invisible, un voyage vers le silence” à la croisée de l’art-corps et de la conscience.
Lauréate de plusieurs prix, son travail est exposé internationalement dans des galeries et des musées. Dernière actualité comprends, deux prix d’excellence pour ses dessins attribués par l’université américaine de Paris et le Modern Art Energy Japan ; Une collaboration grandissante avec plusieurs institutions de Murano (Italie) pour la réalisation de ses sculptures en verre et la rédaction d’articles pour un journal culturel britannique en ligne – The Culturium.
Margalit Berriet est peintre et titulaire d’une maîtrise en beaux-arts de l’université de New York. Elle a participé à des expositions individuelles et collectives internationales. Depuis 1984, elle a publié plusieurs essais et un livre, a initié des événements artistiques multidisciplinaires et des conférences aux États-Unis, en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, pour promouvoir les arts, comme outils de dialogue et de connaissance favorisant le dialogue des cultures. En 2003, elle a fondé Mémoire de l’Avenir. Elle a collaboré avec des institutions publiques et privées, notamment l’UNESCO, le CIPSH, le Musée du Quai Branly, le Centre George Pompidou, le Musée du Louvre, Dapper, le Musée d’Arts et d’Histoire de Judaïsme, l’Institut du Monde Arabe et le Musée de l’Homme.
Tal Waldman est un artiste interdisciplinaire qui explore les paysages intérieurs par l’introspection. Donnant de l’importance à un processus et valorisant l’expérimentation et la recherche, Tal travaille souvent par séries qui incluent des œuvres et des écrits, partageant son temps entre la création, la recherche et l’édition. Ses œuvres s’inspirent des différentes cultures rencontrées lors de ses résidences et de ses études d’art et d’architecture en Israël, en Inde, en Allemagne, en Grèce et à Paris où elle vit.
De nature polymorphe, Tal utilise différents médiums, sculpture, photographie & installation mais son fil conducteur reste le dessin. Sa création artistique se concentre sur l’expérimentation des qualités expressives naturelles de différents médiums, en respectant leur contribution en tant que générateurs d’émotions. Cette focalisation sur l’expérimentation de la matière ouvre son parcours vers des collaborations et l’intégration de savoir-faire traditionnels dans son processus. À venir en octobre, une rétrospective du travail de Tal lié au verre et au savoir-faire au musée la Cité du Vitrail à Troyess.
Depuis quelques années, Tal explore les changements de perception et de conscience à travers des expérimentations gestuelles et inconscientes. Aujourd’hui, elle termine l’écriture d’un livre sur deux années de recherche collaborative – “Visualiser l’invisible, un voyage vers le silence” à la croisée de l’art-corps et de la conscience.
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