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Action/Recherche : Mémoire de l’Avenir
Mémoire de l'Avenir
Partenaire fondateur
Mémoire de l'Avenir est une organisation à but non lucratif dont la mission principale est de s’appuyer sur les arts et le patrimoine culturel comme moyen d'amélioration de la société. A travers le développement de quatre pôles interconnectés - expositions, actions pédagogiques, recherches et Humanités, Arts et Société - Mémoire de l'Avenir place la créativité au centre de ses actions, outils et méthodes afin de promouvoir la réflexion, et l'éducation, la participation active et créative, le dialogue interculturel et inter-disciplinaire, la liberté de pensée, l'échange respectueux, ainsi qu'une meilleure compréhension de soi-même et des « autres ». Le but est de transmettre un message d'ouverture et d'acceptation des différences, et de ce fait d’agir en faveur d’une compréhension mutuelle entre cultures et individus.
Riccarda Montenerro

Mémoire de l’Avenir est située à Belleville, un quartier multi-culturel de Paris. Elle a été conçue comme un espace de rencontres entre artistes, penseurs et public de tous horizons culturels et disciplinaires, ayant un intérêt majeur pour le rôle et l’impact de l’art dans la société contemporaine. Nous organisons des évènements d’art contemporain dans notre espace, ainsi que des programmations satellites. Via des méthodes artistiques et curatoriales innovantes, nous proposons une approche aux œuvres sensible et intuitive. Chaque exposition propose des outils de réflexion sur l’art, mais également sur problématiques que les œuvres soulèvent. En questionnant le monde, les artistes mettent en avant des idées, donnent forme à des émotions et ouvrent des voies de débat. Les œuvres n’offrent pas des réponses ou des solutions, mais cherchent plutôt à  examiner des problèmes inhérents au collectif comme à chaque individu.

Notre programmation, qui inclue des ateliers multidisciplinaires et des médiations culturelles interactives, se base sur une méthodologie originale élaborée par Margalit Berriet. Elle est fondée sur l’inclusion respectueuse de toutes cultures et identités et propose une approche intuitive à la créativité, se focalisant sur la notion de sensibilité comme fondement de l’apprentissage cognitif.

A travers notre programme de médiation culturelle spécifiquement conçu pour un public , éloigné de la culture, les œuvres d’art ainsi que les musées, sont utilisés comme des outils et des espaces de dialogue, de débat et de questionnement critique autour d’enjeux contemporains. Ce travail de médiation vise non seulement à rendre les participants autonomes dans l’espace muséal  mais il permet aussi de faire émerger toutes sortes de connaissances et savoir-faire propres à chacun. Ce savoir est ensuite valorisé au sein du collectif.

Mémoire de l’Avenir : un espace d’expositions, de performances, de débats et de rencontres ouvert au public

Expositions

Mémoire de l’Avenir est fermement dévoué à la question de l’égalité des genres en tant que composante essentielle de paix et de développement durable. Les expositions ont abordé les rôles de genre, le sexisme, la violence sexiste et les identités culturelles, en utilisant souvent le personnel comme point de départ pour explorer l’universalité de ces questions.

L’exposition collective Manifesto For Women Of The Future a offert un regard sur l’avenir de l’égalité des sexes et de la violence sexiste à travers une analyse du présent. Les artistes invoquent la femme du futur à travers une réflexion sur le corps et l’esprit (Marie Gossart et Florence Pierre, Déborah Sfez), le voile de modestie (Laura McCallum), l’image de la femme fantasmée (Clara Daniele, Aleksandra Adamczyk), l’identité culturelle (Nesrine Mouelhi), la relation de la femme à la nature (Carmen Bouyer), et la place des femmes dans les médias (Andrea Bass). L’exposition a également inclus une promenade littéraire à Belleville de Marie Poinsot, un parcours à la découverte du quartier sur les pas des femmes qui y ont vécu au XIXe et XXe siècles. La performance Istanbullywood de Sedef Ecer, suivi d’un débat, a exploré la place des femmes dans l’espace artistique et culturel turc, à travers l’âge d’or de son cinéma et les figures de trois générations d’actrices.

L’événement collectif Beyond The Veil a réuni plus de 100 artistes de 35 pays, ouvrant un débat sur l’égalité des sexes au niveau international avec comme point de départ les questions complexes et controversées du voile. Chaque artiste a présenté sa propre vision personnelle sur le sujet interrogeant, au-delà de la question du voile, les notions de liberté et d’égalité dans le monde. Le but était d’ouvrir à une meilleure compréhension et au respect de toutes les identités culturelles. Sakina, performance de danse (Alexia Martin Traore), s’attache à la relecture contemporaine des  danses extra-européennes, du Maghreb, du Moyen Orient, et d’Afghanistan, pour interroger la construction de l’identité humaine.

© Alexia Martin Traore – chorégraphe et danseuse

Dans Monument to Violence, Peter Brandt, à partir de ses expériences personnelles, s’intéresse aux conséquences psychologiques des actes de violence. Proposant la création d’un monument à l’hommage des victimes de violences, il attire l’attention sur les diverses formes que la violence peut prendre: physique, psychologique, verbale ou passive. La performance de danse, Fragile Bodies de Charlotte Colmant, a exploré la fragilité et la vulnérabilité du corps humain, tandis que la performance de Clémence Vazard, Soit Belle et Tais-toi !, ainsi que le débat qui l’a suivi, ont abordé la violence domestique et le féminicide avec l’activiste et artiste Sophia Antoine et le metteur en scène Luca Giacomoni.

La perception, la mémoire et l’hybridation ont été les thèmes centraux des expositions qui explorèrent l’environnement, la métaphysique et la spiritualité.

The Languages of Environment a réuni les artistes Avi Sperber et Suki Valentine pour explorer les impressions laissées par les lieux, les personnes, la nature ou les objets en tant que parties intégrantes du processus d’accumulation des souvenirs et d’association des idées. Chaque artiste propose un nouveau langage pour déchiffrer ou rediriger notre perception de ce qui nous entoure. Présentée lors de l’exposition, la performance et la conception sonore originale de Daniel Cabanzo, Intersecciones #1, consistait en des compositions audiovisuelles en temps réel et des improvisations pour dispositifs électroniques, empruntant des passages à travers divers environnements, du vivant à l’inerte.

L’exposition From Dawn To Dusk a proposé une expérience contemplative de la lumière dans l’espace temporel et géographique entre l’aube et le crépuscule. Cette métamorphose d’un monde interroge les sensations et les perceptions, comme s’en est fait l’écho le travail des artistes Delphine Armilles, Fatima Garzan, Sarah Munro, Lizzania Sanchez, Irène Shraer, Lydia Sivane, Suki Valentine.

L’exposition Mutation/Hybridation a réuni les projets artistiques de Annaf, Sohail Dahdal, Sasha Gosmant, Marie Gossart, Annalisa Lollo, Florence Pierre, Alessandra Spigai, qui questionnaient, formellement et intellectuellement les notions d’altérité et de différence dans la rencontre de deux systèmes et la transformation qui en découle. Les physiciens quantique Pérola Milman et Florent Baboux et le musicien Daniel Jea ont mis au point une performance autour du concept quantique de l’intrication dans Non Separable!, une performance qui elle-même hybride les sciences et l’art.

L’exposition d’Isabelle Terrisse, Pour que la matière ait tant de pouvoir, faut-il qu’elle contienne un esprit ? a questionné le pouvoir de la représentation. L’artiste explore le pouvoir de la matière et de la forme pour transmettre des souvenirs tangibles et intangibles. A travers un assemblage d’éléments figuratifs, l’artiste propose des œuvres conceptuelles qui ouvrent des questions philosophiques, éthiques, sociétales et politiques touchant aussi bien l’intime que le vivre ensemble.

Et si aujourd’hui, pendant que nous traversons des multiples crises, l’art continuerait d’être un lieu de rencontre entre le surnaturel et le naturel, entre l’extraordinaire et le quotidien, entre le tangible et l’intangible? La première partie de l’exposition collective A Kind of Magic a enquêté sur les croyances culturelles, rituelles, personnelles et universelles, d’ici et d’ailleurs, du passé ou du présent, à travers les œuvres de Falaï Balde, José Castillo, Patrick De Bruyn, Éric Defoër, Maria Ducasse, Nadou Fredj, Christelle Guénot, et Kevin-Ademola Sangosanya.

Ateliers éducatifs et médiation culturelle interactive

Le livre enchanté est une activité extra-scolaire animée par Léa Donadini et Tatiana Olea pour des élèves d’école primaire. L’atelier leur a permis de créer, tant individuellement que collectivement, un livre autour du thème de l’hybridation. L’atelier visait à développer la collaboration et le débat, à encourager la lecture et la confiance en soi. Un parcours-dialogue au Musée du Quai Branly autour des arts d’Afrique, Asie, Océanie et des Amériques a permis d’explorer les systèmes de croyances ainsi que les relations des humains au vivant et au non-vivant, au visible et à l’invisible.

L’action A la découverte d’un nouveau monde raconte l’histoire d’un univers lointain divisé en trois écosystèmes, chacun peuplé d’êtres polymorphes. Les trois populations différentes  ne se connaissent pas jusqu’au moment où un tremblement de terre frappe leurs terres. Les habitants sont alors forcés à fuir et à se disperser; ce bouleversement donne vie à des nouvelles rencontres et par conséquent à des négociations, des nouvelles associations se créent et des nouvelles solutions sont trouvées afin de pouvoir à nouveau vivre ensemble. Un avenir commun est imaginé à partir de la création de nouveaux univers visuels et sonores. L’atelier a exploré la notion de voyage à travers le prisme de l’évolution personnelle. Une visite interactive au Musée de la Musique de la Philharmonie de Paris, a abordé les origines de la musique et de la diversité culturelle ainsi que le et du métissage des musiques et des instruments.

En réunissant des jeunes adultes et des officiers de police autour d’un projet d’écriture collective, l’atelier Polaroid a permis d’élaborer un polar en format bande dessinée. A travers la construction du récit, l’atelier a analysé les relations entre la police et les jeunes populations des quartiers prioritaires. Mené par les artistes Nicolaï Pinheiro et Isabelle Gozard, l’atelier a valorisé l’empathie et la réflexion personnelle et collective pour dissiper les oppositions entre les deux parties. Le rapport entre le texte et l’image dans l’art du XXe siècle a été le fil conducteur d’un parcours dialogue au Centre Pompidou. Il a permis de découvrir l’usage de l’écriture dans l’art et de questionner le message porté par l’image.

Mémoire de l’Avenir mène avec des artistes en partenariat avec des structures scolaires, culturelles et sociales, et des artistes, des ateliers de dialogue et création ainsi que des visites interactives dans les lieux culturels. « Imagine » projet Dialogue et Création conçu pour 15 stagiaires en formation professionnelle d’aide auxiliaire de puériculture de la Maison Du Bas Belleville. Avec l’artiste plasticienne Alexandra Roudière et la photographe Myriam Tirler.

Polyphonies surréalistes est né de la collaboration entre artistes et enseignants de français langue étrangère pour accompagner les apprenants dans le renforcement des compétences orales et écrites. A l’issue de l’action, le public devait être en mesure de soutenir un débat et défendre une opinion personnelle. Le thème de la publicité a été abordé à travers une méthodologie non-frontale et réflexive. Par sa capacité à créer des liens entre écriture, image et voix, la publicité a été aussi le support adapté pour analyser toutes questions liées à la manipulation des messages, aux dérives de la consommation, à la transmission de valeurs spécifiques.

L’atelier Imagine, s’adresse à un groupe de femmes en formation professionnelle. Avec l’artiste performeuse Alexandra Roudière et la photographe Myriam Tirler, les participantes ont réfléchi aux différentes étapes de la vie d’un point de vue professionnel et personnel ; elles ont abordé le portrait comme un outil cognitif et de représentation, utile au renforcement de  l’estime de soi. L’atelier a inclus un parcours dialogue au centre Georges Pompidou centré sur les femmes artistes du XXe siècle afin d’interroger le genre et la création artistique, le sexisme et la discrimination, les stéréotypes et les identités multiples.

L’atelier La vie est un récit a invité un groupe de mineurs non-accompagnés à réfléchir sur leur parcours migratoire à travers la création d’un journal de voyage personnel, réalisé avec des photographies, des collages et des textes. L’idée était de créer une archive de souvenirs et de restituer une image joyeuse et vivante de ces jeunes. Les cahiers donnent une substance aux liens d’amitié et de fraternité, aux nouvelles – et parfois nombreuses – familles crées. Une visite à l’exposition de Luigi Ghirri La carte et le territoire au Jeu de Paume a exploré le rôle joué par les images dans la perception du monde, des sociétés et bien sûr, de nous-mêmes; L’exposition interrogeait aussi la société du spectacle, la consommation et la publicité, analysant les stéréotypes et les illusions et évoquant la distinction entre vie réelle et virtuelle.

L’atelier Jour après jour a été conçu pour intégrer les cours de langue française dispensés aux mineurs non-accompagnés résidant dans un centre d’hébergement d’urgence du 19e arrondissement. Associant l’écriture manuscrite à leurs propres portraits photographiques, de nouvelles formes narratives ont été explorées afin d’encourager les participants à s’exprimer davantage sur leur vie et partager leurs rêves et ambitions. Des thèmes tournés vers les enjeux sociaux et politiques de l’époque moderne ont été abordés lors d’une visite au Centre Pompidou.

Dans le cadre de l’atelier Portrait Autoportrait, l’auteure Isabelle Gozard et la photographe Myriam Tirler ont travaillé avec un groupe de détenus de la prison de Villepinte, située en banlieue parisienne, sur les notions d’identité et de représentation de soi dans le contexte carcéral. L’atelier a invité les participants à créer des portraits multicouches, interrogeant de manière métaphorique les notions d’intérieur et d’extérieur. Encourageant l’expression individuelle et l’estime de soi au sein du collectif, l’atelier a permis aussi d’explorer la notion de coexistence. L’action a été accompagnée par le programme Ciné Philo, où  la philosophie est utilisée comme outil de questionnement et d’émancipation, visant à améliorer la conscience de soi et à donner un sens à des mots tels que liberté et responsabilité. Une discussion a été animée autour des films The Portrait of Dorian Gray (2009) d’Oliver Parker et The Truman Show (1998) de Peter Weir.

Jour après jour atelier Dialogue et Création mené par Mémoire de l’Avenir avec Myriam Tirler, photographe intervenante et en partenariat avec l’association France Terre d’Asile. Pratique Artistique et cours de français.pour contribuer à l’autonomie et l’intégration des jeunes récemment arrivés en France.

L’atelier intergénérationnel La tour de Babel a réuni anciens et jeunes migrants, tous provenant d’Afrique, autour du même projet. à partir de symboles et d’allégories, les participants ont imaginé une sculpture collective sphérique en argile qui mélange entre eux les écosystèmes du ciel, de la terre et de la mer. Ce processus leur a permis d’évoquer des souvenirs de leur pays natal, tout en confrontant leurs respectives expériences de migrations et d’installation en France. L’atelier sculpture s’est poursuivi par une visite au musée Rodin de Meudon avec un dialogue centré sur la thématique des émotions et la manière dont l’œuvre de Rodin a été capable de les incarner et les restituer de manière puissante.

Mémoire de l’Avenir avec Humanities, Arts and Society et l’UNESCO-MOST, le CIPSH et la GCACS, cherche à organiser, agir et produire des actions artistiques, sociales et culturelles pluridisciplinaires innovantes, pour contribuer au rapprochement des individus, des cultures et de notre
environnement.

Nous réfléchissons, proposons et coproduisons, en collaboration avec des artistes et des scientifiques, des événements publics, des publications et des débats. Nous développons des ateliers éducatifs et une exposition itinérante qui présentera des outils et de nouvelles approches de travail avec les arts.

Nous cherchons à démontrer à travers nos actions le besoin fondamental de créativité, dans toutes les disciplines et sur toutes les questions sociales, par une recherche constante et des collaborations interculturelles et interdisciplinaires. Nous cherchons à engager des dialogues, à lutter contre l’ignorance, à encourager l’apprentissage créatif et actif et l’éducation pour tous, à promouvoir la liberté, la pensée respectueuse et l’échange, tout en ouvrant des horizons de nouvelles synergies entre les citoyens et les acteurs politiques, pour une compréhension mutuelle entre les individus et les cultures.

L’art comme outil de dialogue – Visites interactives au Centre Georges Pompidou en haut à gauche et au musée du Quai Branly en bas à gauche et à droite. Photos de Didier Gauducheau.

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JUIN 2020
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